Ostéopathie structurelle

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osteopathie manipulation du crâne Thinkstock

 

La place de l'ostéopathie structurelle en ostéopathie

L'ostéopathie structurelle s'intéresse aux éléments osseux, articulaires et musculaires du corps et est fondamentale dans la pratique ostéopathique.

C'est cette partie de l'ostéopathie qui est la plus connotée. On fait souvent référence aux manipulations cervicales, parfois redoutées, car prétendument risquées.

En réalité, l'ostéopathie structurelle est bien plus que cela. Toutefois, elle ne représente qu'un tiers de l'ostéopathie, les deux autres tiers étant constitués par l'ostéopathie viscérale et l'ostéopathie crânienne.

Intérêt de cette ostéopathie

L'ostéopathie structurelle est indispensable dans la mesure où elle permet d'aborder les différents segments osseux, articulaires et musculaires du corps.

C'est en partie grâce à elle qu'un ostéopathe peut prendre en charge une tendinite, une pubalgie, un lumbago, un torticolis, etc.

  • Elle est pourtant indissociable des autres approches, viscérale et crânienne, avec lesquelles elle fonctionne en complémentarité.
  • Il est en effet difficilement concevable pour un ostéopathe de traiter une constipation sans aller tester (et éventuellement corriger) les vertèbres qui correspondent au côlon (vertèbres lombaires en l'occurrence), par exemple.
  • Inversement, traiter des vertèbres lombaires sans aller voir le bon fonctionnement du côlon et le bon équilibre du MRP au niveau du crâne n'est pas conceptuel.

Ostéopathie structurelle : les trusts

L'ostéopathie structurelle ne se résume à la manipulation rapide (trust) de quelques articulations vertébrales. Il faut savoir que l'ostéopathe dispose de toute une série de techniques permettant de traiter le système ostéo-articulaire et il est évident qu'il n'utilisera pas des techniques de trust sur des personnes âgées ou des nourrissons, par exemple.

Définition

Les trusts sont des manipulations dites HVBA : haute vélocité basse amplitude.

Comme le résume parfaitement cette appellation, il s'agit de manipulations très vives (haute vélocité) et pratiquées sur une courte distance (basse amplitude).

Les trusts en pratique

Concrètement, l'ostéopathe va amener en douceur l'articulation qu'il souhaite manipuler au maximum de son amplitude, sans forcer. Lorsque l'articulation a atteint ce point, la barrière motrice, le thérapeute effectue un trust qui va « surprendre » le système nerveux.

  • Ce dernier est pris de vitesse et, par action réflexe, la mobilité retrouvée de l'articulation va libérer l'ensemble de la zone.
  • Cette manipulation, bien pratiquée est parfaitement indolore.

Des techniques inoffensives lorsqu'elles sont bien pratiquées

Beaucoup de gens redoutent ce type de techniques. Il faut pourtant savoir que la formation en ostéopathie comprend l'enseignement de ce type de techniques dès les premières années (en fonction des écoles d'ostéopathie).

  • Elles sont parfaitement encadrées et les praticiens peuvent être amenés à effectuer des tests avant une manipulation, notamment au niveau cervical (cou), pour s'assurer qu'aucun risque n'est pris.
  • De même, les praticiens ostéopathes ne vont pas pratiquer de trusts sur des nourrissons ou sur des personnes âgées ou ostéoporotiques (présentant une fragilité osseuse).

Les ostéopathes structurels

Il faut savoir que certains praticiens ne pratiquent pas du tout de trusts, que cela ne corresponde pas à leur sensibilité, que ces techniques leur paraissent inefficaces ou qu'ils préfèrent passer par d'autre biais pour arriver aux mêmes résultats.

  • D'un autre côté, certains ostéopathes ne savent faire que des trusts et le reste de la pratique ostéopathique leur est inconnue. Il est évident que ce type d'ostéopathes ne peut espérer obtenir des résultats durables que dans un nombre de cas extrêmement limité.
  • In fine, la majorité des praticiens qualifiés pratiquent des trusts avec modération, en fonction des besoins et sur une certaine population.

Quelques chiffres

Pour livrer quelques chiffres, on comptait, dans les années 1990, environ un accident pour un million de manipulations, l'accident étant dû à un praticien non ostéopathe. En parallèle on recensait un mort pour 250 000 prises d'anti-inflammatoires.

Techniques d'énergie musculaire en ostéopathie

Si les trusts ne peuvent pas être pratiqués sur tout le monde, comment les ostéopathes peuvent-ils soigner un torticolis chez une personne âgée, par exemple ?

La réponse est simple : les ostéopathes disposent d'autres outils.

  • Parmi les plus remarquables, on retrouve les techniques dites d'énergie musculaire (techniques de Mitchell).
  • Comme leur nom l'indique, elles vont utiliser l'énergie musculaire du patient lui-même pour amener une correction en douceur.

Principe des techniques d'énergie musculaire

Les muscles font le lien entre différents segments osseux et permettent la mobilité du corps par le biais des articulations. Aussi, il est possible d'utiliser cette fonction pour corriger les structures en perte de mobilité.

En utilisant une force le plus généralement très faible, il est possible de libérer des articulations sévèrement bloquées.

Les techniques d'énergie musculaire en pratique

Les techniques d'énergie musculaire sont faciles à mettre en œuvre pour les ostéopathes puisqu'ils connaissent parfaitement l'anatomie.

  • Il suffit de demander au patient une légère contraction contre résistance (le praticien effectue un contre-appui, généralement avec sa main) selon un axe précis qui dépend de l'articulation à corriger.
  • Certaines techniques se pratiquent assises, d'autres allongées (sur le côté, le ventre ou le dos).
  • Petite particularité au niveau de certaines articulations costales où c'est la respiration qui est employée.

Petit test à réaliser chez vous

Pour comprendre très simplement comment fonctionne une technique d'énergie musculaire, vous pouvez réaliser ce petit test, chez vous.

  • Prenez un partenaire et, debout, demandez lui tourner la tête autant que possible à gauche puis à droite en étant placé derrière. Vous remarquerez sûrement que la tête va moins loin d'un côté.
  • Demandez alors à la personne de tourner la tête du côté limité (ou de n'importe quel côté si vous n'avez pas remarqué de limitation particulière) et, en lui demandant de relâcher la tête et de se laisser faire, en restant placé dans le dos, amenez la tête dans le même sens au maximum de son amplitude sans forcer.
  • Maintenez la tête dans cette position et demandez à la personne devant vous d'exercer une très légère force, comme si elle voulait ramener sa tête au centre.
    • De votre côté, exercez une petite résistance de façon à bloquer la rotation (toujours sans forcer).
    • Après 12 secondes de poussée environ, demandez à la personne de relâcher, attendez 2 ou 3 secondes et augmentez légèrement la rotation, toujours dans le même sens.
  • Répétez l'opération poussée-relâchement-gain d'amplitude trois fois de suite.
  • Ramenez ensuite la tête droite et refaites le test du début. Vous remarquerez que la tête n'est plus limitée, qu'elle a gagné en amplitude. Vous venez de réaliser une technique d'énergie musculaire au niveau cervical !

L'ostéopathie fonctionnelle

Il existe également d'autres techniques que les trusts et l'énergie musculaire pour corriger des lésions ostéopathiques.

Il s'agit des techniques fasciales (ou myofasciales) qui sont, elles, beaucoup plus fines. Elles s'appuient sur les fasciæ, ou aponévroses, c'est-à-dire les enveloppes musculaires qui permettent notamment le glissement des muscles entre eux (les frictions sont évitées grâce à ces fines membranes).

  • Grâce à sa sensibilité manuelle, l'ostéopathe peut travailler, par le biais de ces enveloppes, sur toutes les articulations et sur tous les muscles qui s'y attachent. On parle dans ce cas d'ostéopathie fonctionnelle.
  • Les fasciæ étant entrecroisés depuis les pieds jusqu'à la tête, il est possible pour un ostéopathe entraîné de se placer sur n'importe quelle zone du corps pour travailler sur n'importe quelle autre.
  • Ne vous étonnez donc pas si un ostéopathe décide de traiter votre épaule en prenant votre main ou de corriger vos lombaires en se plaçant au niveau des pieds.
  • Certains ostéopathes n'utilisent que ces techniques pour corriger les problèmes ostéo-articulaires.

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