Les douleurs à l’aine ou douleurs inguinales sont des douleurs fréquentes. De nombreuses pathologies peuvent expliquer ce type de troubles, d’où la nécessité de procéder à un diagnostic différentiel permettant d’en déterminer l’origine avec précision. Ce n’est qu’à cette condition qu’un traitement efficace pourra être instauré. PagesConseils vous fait découvrir dans cet article les informations à connaître sur les douleurs à l’aine.
Douleur de l'aine : les nerfs de la région inguinale
La partie inguinale désigne l’aine, il s’agit donc de la partie située après l’abdomen, entre le bassin et les cuisses, une partie où passent d’importants troncs nerveux.
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Le nerf ilio-inguinal
Ex-nerf petit abdomino-génital dans l’ancienne nomenclature, le nerf ilio-inguinal est inconstant dans 20 % des cas : il innerve la partie interne des adducteurs et la peau du scrotum chez l’homme ou les grandes lèvres chez la femme.
Le nerf ilio-hypogastrique
Ex-nerf grand abdomino-génital, il joue un rôle sensitif en permettant de percevoir les sensations au niveau de la base du pénis et du scrotum chez l’homme et des grandes lèvres chez la femme.
Ce nerf possède également un rôle moteur en innervant les muscles de la paroi abdominale (chaque muscle transverse de l’abdomen, oblique interne et chaque muscle droit de la paroi abdominale).
Le nerf crural ou fémoral
Il représente la plus grosse branche terminale du plexus lombaire. En outre, il exerce un rôle moteur en permettant la flexion de la hanche, l’extension du genou et l’adduction de la cuisse et un rôle sensitif en permettant de percevoir les sensations au niveau de la face antérieure des adducteurs des cuisses et de la face antéro-médiale du membre inférieur.
Remarque : le nerf génito-fémoral est l'ex-nerf génito-crural ou nerf honteux externe qui innerve les organes génitaux.
Le nerf obturateur
Deuxième grosse branche terminale du plexus lombaire, il joue lui aussi un rôle sensitif, en innervant la partie interne de l’articulation du genou et la partie interne de la cuisse, et un rôle moteur, en innervant les muscles permettant de réaliser une adduction de la hanche.
Causes des douleurs à l’aine
Ces douleurs sont souvent des irradiations ayant pour origine une autre région que l’aine elle-même. Ainsi, des organes, des vertèbres, la hanche, etc. peuvent entraîner des douleurs au niveau de l’aine sans que ce soit la zone qui soit véritablement en cause.
Les raisons des douleurs à l’aine sont donc multiples. Elles peuvent être dues, entre autres, à :
- une pubalgie : la pubalgie est une affection du pubis qui se traduit notamment par une inflammation des muscles qui s’insèrent sur le pubis ;
- un traumatisme avec un retentissement :
- musculaire (claquage, élongation, déchirure, etc.) concernant les muscles de la région (notamment les muscles adducteurs, le psoas ou le muscle piriforme),
- articulaire (luxation),
- osseux (fracture, contusion) ;
- des inflammations : bursite (inflammation d’une bourse séreuse suite à des mouvements répétitifs), tendinite, arthrite (spondylarthrite ankylosante - SPA - au niveau lombaire) mais aussi des ganglions lymphatiques en réaction à une infection (IST ou prostatite par exemple) ;
- une hernie inguinale : les hernies inguinales se manifestent généralement par une gêne, une pesanteur ou une grosseur en bas de la paroi de l'abdomen. Ces hernies peuvent vite s’étrangler lorsqu’une intervention chirurgicale n’est pas vite pratiquée ;
- une atteinte osseuse : nécrose de la tête fémorale, ostéoporose ou tumeur osseuse du bassin par exemple ;
- une atteinte articulaire : arthrose de hanche (coxarthrose), surtout chez les plus de 70 ans ;
- une pathologie digestive (colopathie par exemple) ;
- une pathologie urologique (cystite ou colique néphrétique) ;
- un problème gynécologique en cas de pathologie spécifique (grossesse extra-utérine, varicocèle, cancer de la prostate, etc.), en lien avec les nerfs de la partie ou en cas de douleurs classiquement ressenties en fin de grossesse ;
- une névralgie telle qu’une sciatique (avec toutes ses origines possibles) et une hernie discale ou une compression du nerf crural.
Bien entendu, cette liste n’est pas exhaustive.
Symptômes des douleurs à l'aine
Le symptôme le plus marquant est la douleur ressentie. Mais elle peut être de nature très variable en fonction de la cause. De même, son origine peut varier d’une personne à l’autre.
La nature de chaque symptôme et les symptômes annexes (troubles digestifs, fièvre, etc.) sont donc essentiels pour déterminer la cause et donc le traitement à mettre en œuvre.
Par exemple, une colique néphrétique engendrera une douleur d’apparition soudaine au niveau de la partie lombaire en irradiant dans l’aine tandis qu’une arthrose de la hanche ou du psoas apparaîtra progressivement chez une personne âgée avec des douleurs plus sourdes.
Douleur à l'aine : le diagnostic différentiel
En cas de douleurs à l’aine, il est indispensable de consulter un professionnel, par exemple en ostéopathie, afin de déterminer avec précision sa source. Un acte indispensable pour mettre en place les traitements adaptés, ou le cas échéant, pour orienter vers le spécialiste concerné (rhumatologue, gastro-entérologue ou néphrologue par exemple).
Il sera intéressant pour le médecin ou l’ostéopathe de savoir si cette douleur est ressentie plutôt à la marche ou au mouvement (douleur mécanique) ou au repos (douleur inflammatoire).
Par ailleurs, de nombreux autres critères vont aiguiller le médecin (l’ostéopathe) afin de mieux comprendre les pathologies en présence :
- si la douleur est récente ou non, d’apparition brutale ou pas (les circonstances d’apparition sont alors importantes), si elle est aiguë ou sourde ;
- l’état de santé général est observé : une personne présentant une altération de l’état général est susceptible de présenter un cancer non décelé ;
- si un symptôme digestif, urinaire, gynécologique accompagne ou non la douleur, etc.
De même, l’examen clinique est utile, par exemple pour déceler une hernie inguinale ou une varicocèle. Des examens complémentaires peuvent aussi se révéler nécessaires :
- une radiographie pour déceler une fracture, une nécrose de la tête du fémur ou une SPA par exemple ;
- une échographie pour investiguer la prostate ou une échographie pour évaluer une grossesse ;
- un IRM et un scanner à la recherche d’un cancer ;
- des analyses sanguines à la recherche d’une infection ;
- etc.
Traitement en cas de douleurs à l’aine
La majorité des douleurs à l’aine sera soulagée par la prise d’antalgiques et d’anti-inflammatoires. Il est aussi possible, selon la nature de la douleur, d’appliquer de la glace sur la zone sensible.
Néanmoins, pour une action efficace et durable, il est indispensable de déterminer la cause de la douleur et de la traiter de façon spécifique. En cas de hernie inguinale par exemple, la prise de traitements médicamenteux ne règlera pas le problème. Seule une chirurgie pourra se révéler efficace tandis qu’en cas de cancer, des traitements plus lourds seront entrepris.
En revanche des douleurs à l’aine de source musculaire ou une sciatique, seront traitées très efficacement en ostéopathie ou en acupuncture alors qu’un kinésithérapeute sera le professionnel de choix pour aider à soulager des douleurs dues à une élongation par exemple. De même, un naturopathe pourra donner de précieux conseils en cas de troubles digestifs ou de douleurs musculaires.
Du côté de l'aromathérapie, il est proposé d'utiliser :
- l'HE d’eucalyptus citronné à raison d'une goutte dans 5 gouttes d'huile végétale à appliquer 3 à 4 fois par jour ;
- l'HE de gaulthérie couchée ou odorante à raison de 3 dans 10 gouttes d’huile végétale d’arnica (ou une autre huile végétale), à appliquer 3 à 4 fois par jour ;
- l'HE de menthe poivrée à raison d'une goutte dans 9 gouttes d'huile végétale de millepertuis (ou autre). Masser légèrement la partie douloureuse jusqu’à trois fois par jour, mais pas pendant plus de 3 semaines.