
L’ostéosclérose est une pathologie osseuse (ou ostéopathie) qui se caractérise par une densification, une condensation anormale de l’os. Mais qu’est-ce au juste que l’ostéosclérose ? Quelles zones sont concernées ? Quels sont ses symptômes ? Quels traitements existent ?
Toutes les réponses dans notre article.
Définition de l’ostéosclérose
L’ostéosclérose est une augmentation anormale de la densité d’un os, soit en réaction à une lésion osseuse voisine, soit pour des raisons héréditaires.
En réaction à une lésion osseuse
On peut par exemple voir apparaître une ostéosclérose suite à :
- une fracture osseuse, on parle de cal osseux ;
- une inflammation osseuse (ostéite) ;
- une tumeur cancéreuse primaire (cancer des os) ou secondaire (métastases osseuses provenant d’un autre cancer) ;
- une arthrose en raison de l’altération du cartilage articulaire qui ne peut plus jouer son rôle d’amortisseur ; il oblige l’os sous-chondral (situé sous le cartilage) à s’épaissir et à se scléroser pour faire face aux pressions auxquelles il est soumis.
On parle dans ce cas d’ostéosclérose acquise puisqu’elle a fait son apparition au cours de la vie. Il s’agit donc d’un symptôme qu’on peut observer dans le cadre de diverses pathologies.
Ostéosclérose d’origine héréditaire
L’ostéosclérose peut aussi être une pathologie héréditaire. Elle fait partie des maladies rares (maladies orphelines) et, comme l’ostéosclérose acquise, elle est caractérisée par une densité excessive des os. Il s’agit cette fois d’ostéosclérose innée puisque la personne naît en étant porteuse de la maladie.
Le gène responsable de cette ostéosclérose été identifié, il s’agit d’un gène localisé sur le chromosome 17. C’est une mutation hétérozygote, c’est-à-dire que les deux chromosomes 17 ne sont pas semblables. Le gène anormal est responsable de la production d’une protéine à l’origine de la densification excessive de l’os.
Bon à savoir : cette mutation se retrouve essentiellement en Afrique du Sud chez les Afrikaners (descendants des premiers colons blancs arrivés en Afrique du Sud et originaires notamment de Hollande).
Zones concernées par l’ostéosclérose
L’ostéosclérose acquise et consécutive à une arthrose peut faire son apparition dans presque toutes les zones victimes d’arthrose qui sont soumises à des pressions obligeant l’os à se densifier. C’est par exemple le cas au niveau des vertèbres, des hanches ou des genoux (au niveau des os longs : fémur, tibia ou péroné).
On peut également retrouver une ostéosclérose au niveau des mâchoires, notamment la mâchoire inférieure (mandibule). Cela est dans ce cas dû à des contraintes excessives exercées sur les mâchoires dans le cadre d’une intervention orthodontique excessive.
Toutefois, l’ostéosclérose héréditaire, elle, va plutôt se localiser au niveau de la voûte crânienne.
Ostéosclérose : quels symptômes ?
En cas d’ostéosclérose héréditaire, on observe des anomalies craniofaciales qui vont progressivement se développer au cours de l’enfance ou de l’adolescence (entre 12 et 20 ans).
Cela se traduit notamment par :
- un front proéminent ;
- des mâchoires anormalement larges ;
- un élargissement de la racine du nez et de la voûte du palais.
Il est possible qu’il n’y ait pas d’altération de l’état général, la personne étant par ailleurs en bonne santé. En revanche, il arrive aussi qu’on retrouve des pertes de sensibilité au niveau du nerf facial, une hypoacousie et une légère anémie.
L’ostéosclérose est visible à la radiographie et à la scintigraphie. L’os étant densifié, il apparaît plus opaque (plus blanc sur le cliché). Par ailleurs, les sinus de la face sont parfois invisibles car presque comblés par l’os.
Toutefois, l’ostéosclérose n’est pas observable à la naissance.
Traitement de l’ostéosclérose
Il n’existe pas de traitement à l’ostéosclérose et celle-ci est donc généralement irréversible. Il est néanmoins recommandé de perdre du poids, si nécessaire, afin de soulager partiellement la pression exercée sur l’os.
En revanche, dans la mesure où l’ostéosclérose est en quelque sorte le contraire de l’ostéoporose, il pourrait dans un avenir proche être possible de synthétiser la protéine produite par le gène anormal et s’en servir pour soigner cette maladie caractérisée par une diminution de la densité osseuse.